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jeudi 29 septembre 2016

la divinité des avatars


"L'avatar que je promène dans ma ville virtuelle, à la rencontre
du visiteur, serait-il l'équivalent de ces sculptures polychromes
que les Espagnols promènent en procession dans Grenade ou
Séville ?



Ils sont les objets cultuels de notre présence dans le réseau,
figures promenées dans les rues d'une cité virtuelle par des
geeks pénitents et souvent anonymes.
Les avatars sont nos petites divinités illuminées. Evolution
logique qu'après la mort de Dieu, ils reviennent, créés par nous
à notre image, manipulés et recevant le don de notre part.
Vu de l'intérieur du métavers, nous sommes derrière notre
écran comme des millions de Dieu manipulant les créatures
d'un nouveau monde aux allures de paradis.

2012 La première messe dite dans un monde virtuel - Messe de noël dite par le père Yves Marie Lequin
dans la reproduction de la chapelle Moya de Clans sur les îles Moya
En mettant l'art dans le nuage, nous allons recréer artificiellement
une image de Dieu à partir des milliards d'images de nos
avatars.










Extrait du livre de patrick Moya "l'art dans le nuage" aux éditions Baie des Anges

mardi 27 septembre 2016

Les souterrains du Moya land sont ouverts au public depuis quelques jours

Les souterrains du Moya land sont ouverts au public depuis quelques jours - creusés du temps de la révolution afin de permettre à l'Avatar d'échapper au rebelles (les personnages 2D jaloux de la 3D) ils n'ont plus d'utilité stratégique depuis que les rebelles ont leur propre territoire à l'est des îles Moya. 



 Le grand  tunnel qui permettait de rejoindre l'aéroport est désormais utilisé pour les expositions temporaire du musée d'archéologie afin de présenter la vie du créateur (le Moya réel). Il est également relié à la nouvelle boite de nuit qui permettra à l'Avatar de revivre virtuellement les étapes menant du Moya réel à l'Avatar (une expérience qui sera menée en 2017 par le musée d'archéologie des îles Moya et la Moya University) - Bonne visite

vendredi 23 septembre 2016

le monde virtuel est une maison de poupée

Extrait du livre de Patrick Moya "l'art dans le nuage" aux éditions Baie des Anges
"la maison des poupées
Il y a, dans les univers créés par les habitant de Second Life et dans leur façon d'y vivre, quelque chose des maisons de poupées.

vue des îles Moya
Au delà du jeu, se profile un besoin de créer, pour un au-delà hypothétique, des espaces de vies, à l'image de notre réalité et si possible un peu améliorés.
De petits mondes parallèles et virtuels, comme l'étaient les maisons funéraires égyptiennes ou les petites maisons chinoises en céramique.

Maquette de l'île Moya pour une exposition à Monaco



















Cette fois, l'au-delà, pour lequel sont conçues ces miniatures, n'est pas un "après la vie réelle" mais un "pendant la vie", en parallèle. Pour autant, ces mondes nous survivront : ils pourront héberger notre avatar, qui aura survécu, avec plus ou moins d'autonomie, à notre mort physique, dans la mesure où on aura su lui transférer une part au moins, de notre intelligence. Les futures traces laissées par l'artiste seront moins des empreintes dans la boue que des univers modelés dans la matière des métavers. Ainsi le Moya Land est ma maison pour l'éternité Traces numériques ré-enregistables à long terme et lieux à vivre comme un Pompei intact, où ceux qui n'ont pas construit de mondes pourront revivre grâce à leur avatar.
Comme les tamagoshi des année 90, leurs descendants pourront animer et faire vivre ces représentations de leurs ancêtres."
"l'art dans le nuage"


mercredi 21 septembre 2016

l'artiste enfermé dans le monde virtuel avec le spectateur doit trouver son rôle non plus dans la différence ou dans l'absence mais justement dans la présence

Extrait du livre de Patrick Moya "l'art dans le nuage" aux éditions Baie des Anges 

"Plus que la possibilité de mettre des objets lévitant dans le ciel
ou des éléments cinétiques en mouvement, c'est dans le couple
immersivité-ubiquité que réside la vraie nouveauté des
mondes virtuels. Comme la perspective ou la photographie ont
changé l'art, cette nouvelle prise de pouvoir sur l'image par le
regardeur émousse encore un peu plus les prérogatives de
l'artiste. Comme les Impressionnistes ou les Cubistes conservant
ce que les premières photographies ne pouvait accomplir,
l'artiste à chaque avancée se retranche là où le terrain est
encore vierge. Mais cette fois, l'artiste acculé et enfermé lui même
avec le spectateur ne peut s’échapper et doit trouver son
rôle non plus dans la différence ou dans l'absence mais justement
dans la présence.
L'artiste comme modèle - installation sur l'île Metales de Second Life

Cette fois il n'y a plus d'issue, ni
d’échappatoire vers l'avant-garde, ni vers les sommets ni vers
des temples de l'art déjà transpercés de toute part par le réseau.
Cette situation est un véritable tournant et transformera l'art
bien plus que la perspective. Ne pas pouvoir absenter une part
de l'image, de l'information ou de l'artiste est un véritable bouleversement
qui remet en question tout ce qui a fondé l'art
moderne et contemporain. L'absence d'une part de l'information
ou de l'image, consécutive à une volonté de l'artiste afin
de compenser la difficulté technique, donnait à l'oeuvre son
caractère intéressant, alors que la présence totale de l'artiste et
de l'oeuvre rendra cet art inintéressant et posera un nouveau
problème à l'histoire de l'art. Ce ne sont pas ces outils technologiques
eux-même qui transforment l'art mais leur degré d'efficacité
est tel qu'ils englobent désormais l'univers, et donc
l'artiste lui-même, devenu incapable de sortir la main pour tenter
d'actionner les leviers du médium."

l'art dans le nuage - édition Baie des Anges

lundi 19 septembre 2016

La transparence du médium - Extrait du livre "l'art dans le nuage"

Extrait du livre de Patrick Moya "l'art dans le nuage" aux éditions Baie des Anges en 2012

"La principale influence du progrès technologique sur l'art est
d'avoir amélioré la transparence du médium. La possibilité de
transmettre une image quasiment similaire au réel, en 2D et
bientôt en 3D, fait du médium télévisé ou internet non plus un
problème technique que doit maîtriser l'artiste mais un canal
de transmission unique dont seules les conséquences cognitives
doivent être maîtrisées. La "transparence" de ce médium
n'induit pas de style et met sur un même pied tout ce qui le traverse,
que ce soit de l'art ou de l'information. C'est dans l'action
des avatars à l’intérieur de l'image, après leur passage à
travers ce médium, que se situe le travail artistique à venir. Le
spectateur, entrant dans l'oeuvre par le même canal, peut la
percevoir sans travail de décodage.

Les tentatives de l'art numérique de freiner le passage ou de
rendre opaque le médium pour faire oeuvre en amont, en
recréant artificiellement les difficultés de la matière picturale
ou sculpturale, au fin d'une présentation dans le réel, sont malheureusement
à l'opposé de ce que devrait être le but d'un
artiste numérique.
Patrick Moya - papier photo et encre 1974

























En vivant le plus souvent possible à l’intérieur de l'image, sur
le Moya Land virtuel, je n'arrive pas à vraiment savoir ce qui
est de l'art ou n'en est pas, mais je sais que je suis un artiste.
Si j'ai quelques difficultés à situer mon propre travail
artistique, c'est que le spectacle n'est pas seulement donné au
visiteur … mais aussi à moi même, fasciné par ma propre vie
d'artiste volant la nuit au dessus des îles Moya à la recherche
des visiteurs. Acteur de mon propre film et personnage de ma
propre oeuvre."
Patrick Moya "l'art dans le nuage" 


samedi 10 septembre 2016

comment les technologies numériques prolongent les missions traditionnelles des musées

texte de Patrick Moya de 2011 en réponse aux questions de Noémie Roussel, pour son mémoire de master 2 Design d’interface multimédia et Internet, université Paris 13,  ("La relation entre le musée et son public à l’ère du numérique : ruptures et continuités")


"Ma propre expérience de mise en relation de mes expositions réelles
et de leurs doubles virtuels, sur lesquels interviennent des internautes-
visiteurs, m'a montré les avantages qu'on peut tirer de la 3D
interactive sur internet.

La rencontre de l'artiste et du visiteur ou du spécialiste d'un domaine
particulier, ne sont plus des pistes mais des réalités que seules les difficultés
techniques freinent encore. La principale difficulté n'étant
pas logicielle ou informatique mais dans la fiabilité des réseaux internet
disponibles, sachant que pour le web 3D, la moindre coupure est
fatale.
rencontre virtuelle - exposition Moya au centre d'art la Malmaison
à Cannes en 2011.




























 La mission pédagogique du musée a déjà largement utilisé la 3D
pour la reconstitution de monuments en partie détruits ou pour des
visites virtuelles agrémentées d'informations.
La réalité augmentée ajoute l'aspect ludique à ces modélisations et
étendra le champ du musée au-delà de sa propre surface physique. La
réalité augmentée permet d'ajouter de l'espace muséal où l'on veut et
de faire pour qui le souhaite, de la ville ou du paysage, un musée.
Le web 3D permet, lui, de faire des espaces modélisés des lieux
d'échange. La rencontre devient possible entre des visiteurs du musée
et des intervenants extérieurs connectés sur le métavers, ce qui permet
d'étendre le champ du musée aux réseaux sociaux.
Si on relie la réalité augmentée et le web 3D, on peut imaginer, à moyen
terme, un guide ou un conservateur qui ferait la visite guidée sans bouger
de son bureau, ou un artiste qui répondrait à distance aux questions
des visiteurs, comme je l'ai fait lors de mon exposition "La civilisation
Moya" (au centre d'art La Malmaison à Cannes, durant l'été 2011), dans
la réplique virtuelle à l'identique du lieu, depuis mon atelier.
La visite de réserves muséales en 3D sera également l'une des pistes
du futur proche : la mise en ligne des oeuvres en stock sur les métavers
permettra de construire des expositions à distance, en modélisant
les espaces et en y posant les oeuvres virtuelles puisées sur le net.
Cette possibilité nouvelle donnera lieu à des expositions uniquement
virtuelles et visitables seulement sur le net. De même que tout un
chacun pourra construire sa propre exposition à partir des réserves de
divers musées.
J'ai expérimenté ces possibilités lors de ma participation à l'exposition
"Rinascimento Virtuale" (L'art dans Second Life) organisée par
le critique italien Mario Gerosa au musée d'anthropologie de la ville
de Florence. Avec l'architecte de l'exposition (Fabio Fornasari), j'ai
construit ma future installation dans mon atelier de Second Life.
Nous avons ainsi visualisé les transformations nécessaires sans
jamais nous rencontrer autrement que par avatars interposés.
J'ai également pu faire l'expérience de l'utilité d'avoir mis en place
une réserve virtuelle de toutes mes oeuvres disponibles en réel : il
m'était plus facile de retrouver mes oeuvres dans le monde virtuel
que dans le réel, et de pouvoir ainsi les montrer de façon plus rapide
et efficace à un galeriste ou à un curateur.

Maquette virtuelle afin de préparer l'exposition Moya au Palazzo Ducale
de Mantova en 2016















Dans le futur, lorsqu'un conservateur préparera une exposition, il
"descendra" dans la réserve virtuelle depuis son ordinateur, en compagnie
d'un expert ou d'un critique présent chez lui : ensemble, ils
choisiront les oeuvres et pourront même les installer dans la réplique
du musée.
On retrouve ici la mission de conservation du musée. Les réserves
virtuelles ne sont rien de plus qu'une amélioration des archives web
en y ajoutant la 3D, mais, comme toute transformation, elles changeront
notre perception du réel lui-même.
L'importance grandissante des métavers verra naître la nécessité de
conserver les objets et les architectures de ces nouveaux mondes. Déjà
Mario Gerosa (spécialiste des mondes virtuels et par ailleurs rédacteur
en chef de AD magazine Italie) avait tenté de créer un conservatoire
des architectures des jeux vidéo et des univers virtuels ou MMORPG
(Massively Multiplayer Online Role Playing Games").
Le "gold farming" (ou revente de biens virtuels issus des jeux vidéos)
prouve que les objets ou oeuvres virtuelles deviennent tangibles.
La nécessité de créer des départements de conservation des architectures
et objets virtuels, entraînera en retour des liens entre ces
"objets" et les espaces miroirs des musées ou les clones des oeuvres
réelles, créant ainsi de nouveaux usages et de nouvelles façons de
visiter les musées.
Les technologies numériques prolongeront les missions traditionnelles
des musées en créant de nouvelles extensions pratiques et ludiques.
Mais, en transformant les relations du spectateur avec le musée, elles
transformeront le musée lui-même à leur image"

paru en bonus dans le livre "l'art dans le nuages" aux éditions Baie des Anges en 2012